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Dans une rue de New-York...

Après une journée fatigante au travail, il est enfin l’heure pour moi de me reposer à la maison. Une fois allongé sur mon lit, je commence soudainement à m’apitoyer sur mon sort et sur les malheurs qui peuvent hanter ma vie.

Avant de m’endormir, je repense à cette personne que j’ai croisée ce matin avant d’arriver au bureau. Il s’agissait d’un homme, portant un chapeau, assis sur une infime bordure de trottoir, au détour d’une rue étroite de ma ville, New York. A ses pieds, un chat, également assis, leur regard semblait se croiser et ils se fixaient intensément.

Je suis resté quelques secondes à observer cette scène, ces deux êtres qui ne bougeaient pas d’un pouce et cette immobilité m’a procuré un sentiment profond de solitude. J’avais comme une envie d’aller discuter avec cet homme, comme s’il avait besoin d’aide : était-ce le cas ou simplement le fruit de mon imagination ? Je n’ai pas osé aller vers lui car je n’ai jamais été à l’aise pour engager une conversation et puis, je ne pouvais pas arriver en retard au bureau…

C’est étrange car quand je repense à cette image, j’ai l’impression de me reconnaître également, seul, désespéré et constamment déprimé. Lorsque j’ai pris le chemin pour rentrer chez moi, l’homme n’était plus là, or, le chat, lui, était allongé et semblait dormir à la place où l’homme était assis le matin-même. Attendait-il son retour ? Était-il adopté par cet homme ? Vivaient-ils ensemble, dans cette ruelle ?

J’imagine que je n’aurai jamais la réponse à ces questions. Cependant, cette scène m’a permis d’apprendre à moins m’apitoyer sur mon sort et ne pas me centrer sur ma personne. Nous avons beau nous sentir grandement seuls et déprimés, chacun de nous peut avoir des difficultés, et cela arrive à bien plus de monde que nous le croyons. Au final, nous ne sommes pas si seuls que ça… Mon esprit divague lentement, je crois que je m’endors tout en espérant croiser cet homme à nouveau demain, et pourquoi pas engager une conversation avec lui ?